« Chacun arrive avec sa propre idée de la citoyenneté, selon son pays, son histoire, son environnement. Comment toutes ces idées se rencontrent, se croisent, se partagent ? Comment chacun se découvre, s’étonne, grandit ? Y a-t-il une dimension universelle à la citoyenneté ? Autant de questions qui trouveront leurs réponses grâce aux enfants ».
Cette année, l’association Korhom, spécialiste des formations et des projets d’ateliers pour enfants, est venue prêter main forte aux organisateurs. Pendant toute la semaine, ses éducateurs viennent à la rencontre des enfants et animent des ateliers pour jouer, réfléchir et échanger sur le thème de la citoyenneté.
Les enfants participant à la Fraternity Cup sont des garçons et des filles âgés de 11 à 13 ans. Ils sont issus d’environnements défavorisés et viennent de 12 pays : Argentine, Bosnie-Herzégovine, Brésil, France, Inde, Israël, Madagascar, Maroc, Népal, Palestine, Roumanie, Rwanda.
Les premiers ateliers viennent de s’achever, et ils ont déjà permis aux enfants d’échanger et de faire l’expérience de l’importance des notions universelles de tolérance, de fraternité et de citoyenneté. Voici quelques-unes de leurs paroles :
ATELIER 1 : SE RENCONTRER (atelier animé autour d’un dessin collectif représentant des étoiles)
- « Toutes les étoiles ont la même forme, c’est comme nous : on est tous humains, mais il n’y a pas une seule étoile décorée pareil parce qu’on est tous différents. »
- « J’aime bien m’apercevoir qu’il y a beaucoup d’autres enfants dans le groupe qui aiment la même chose que moi. Mais je suis tout seul dans ce groupe à faire du rugby et je suis content, je me sens spécial, ça me rend fier »
ATELIER 2 : LA CITOYENNETÉ C’EST QUOI ?
- « Chez nous, si on est citoyen on a un passeport, un certificat de naissance et aussi une carte de famille pour avoir de la nourriture moins cher et pour recevoir de l’argent qui nous aide à construire nos maisons » (Inde).
- « Pour être citoyen, il faut avoir la foi, des principes et aussi une morale. Mais pour nous, c’est difficile de parler de citoyenneté parce que la Palestine n’est pas reconnue comme un pays et nous n’avons pas de vrai passeport, seulement un document de voyage ».
- « C’est prendre soin des endroits qui sont publics parce qu’ils sont pour tout le monde et ils ne sont pas qu’à nous, il faut en prendre soin pour avoir un joli quartier pour tout le monde. » (Palestine)
- « La citoyenneté c’est respecter la terre et la nature, c’est elle qui nous donne vie et on ne peut rien faire sans elle ». (Madagascar)
UN LIEN AVEC LA CITOYENNETÉ ?
REGARDER LA TÉLÉ
- Oui (France), parce que tout le monde la regarde, parce qu’on y voit des personnages importants comme le président de la République mais aussi d’autres pays, parce que ça peut aussi nous donner des idées pour faire des choses, par exemple, quand on voit la catastrophe à Haïti, ça peut nous donner envie d’aller les aider
- Non (Argentine/Brésil), regarder la télé c’est rester tout seul chez soi enfermé, mais être citoyen, c’est aller rencontrer les autres en vrai, dans la rue, aussi c’est réclamer ses droits dehors, il faut sortir pour être actif. Et souvent les programmes de la télé sont violents ou inintéressants.
ÉCOUTER DE LA MUSIQUE
- Non (France), quand on écoute de la musique, c’est personnel, ça dépend des goûts et c’est pour son loisir.
- Oui (Palestine), on peut découvrir d’autres cultures à travers la musique et aussi, la musique, ça permet de faire entendre notre langue partout dans le monde. Dans la musique, il peut y avoir des paroles qui parlent de notre pays, qui défendent les droits des hommes ou qui se battent pour quelque chose.
FAIRE DU SPORT
- Oui (Inde), faire du sport, ça permet de rencontrer d’autres gens et d’autres pays, comme par exemple la Fraternity Cup.
- Oui (Palestine), faire du sport, ça a aussi un lien avec la santé, le droit de faire de l’exercice, le droit de jouer, le droit d’avoir des espaces pour jouer c’est donc très important.
OFFRIR DES CADEAUX À SES PARENTS
- Non (Bosnie), c’est personnel, ça ne fait rien avec la citoyenneté
- Oui (Argentine), si on veut être citoyen dans son pays, il faut commencer dans sa propre famille, avec les gens qui sont juste autour de nous et c’est d’abord en étant citoyen avec les proches qu’on peut montrer l’exemple et inciter les autres à faire pareil. C’est très important d’être bien dans sa propre famille et de se faire plaisir.
LIRE LE JOURNAL
- Non (Inde), ça ne peut pas être lié à la citoyenneté parce qu’il y a trop d’analphabétisme dans notre pays et trop de gens ne peuvent pas lire le journal
- Oui (Bosnie), c’est s’informer sur ce qu’il se passe dans le monde ou dans notre pays et ça nous donne des informations qui permettent de réfléchir et de s’engager.
Pour suivre les ateliers des enfants au jour le jour, c’est ici